Mes enfants m’ont questionné tour à tour à un âge similaire sur la signification de mon tatouage. Aujourd’hui, leur petit frère Hugo, à deux ans et demi, aime faire glisser ses doigts sur le motif indélébile de mon épaule, avant de me poser sa sempiternelle question : « C’est quoi, ça ? »
Difficile d’expliquer à un enfant la valeur philosophique, et en son temps psychologique, de ce talisman sous-cutané, qui m’a poussé plus qu’aucun être à porter à son terme le projet de ce premier roman. Alors, je me laisse aller à chaque fois à la confession exotique de mon séjour sous une casemate polynésienne, où l’aiguille de Ronui, la star du tatouage maohi m’a fait suer sans et eau comme un marquage au fer rouge.